L'exemple.

Publié le par La nonyme.

croix-de-lorraine.jpgTout le monde à sa croix à porter.

Votre chemin se poursuit. Douloureusement.

Les six premières stations furent ardues. Vous êtes las. Le courage vous abandonne. La foi? Jamais elle ne vous a accompagné. Vous n'êtes ni une brebis, ni égaré.

Lors de votre première chute, vous avez fini par vous relever, reprendre la route. Le coeur souillé, l'âme tordue, l'espoir envolé, vous êtes reparti vers l'avant. Vous avez eu votre Simon. Maladroit. Malhabile. Mais tellement précieux. Il fut le tuteur de cette jeune pousse qui venaît de fleurir sur la tombe de vos souvenirs. Il partit à son tour. Trop tôt.

Votre esprit s'égare dans les galeries tortueuses de votre passé. Mineur de fond, perdu dans son univers souterrain et charbonneux. Glauque.

Votre visage s'attriste, des rides y apparaissent. Un ichor poisseux et noirâtre s'y accumule, asséché par la tristesse de ces années perdues.

Elle, Lui et L'Aînée sont là, toujours. Discrets, compréhensifs. Ils ne vous sont d'aucun secours car votre parcours est personnel. Mais ils restent, vous attendent, pleins de délicatesse et de patience. L'Aînée, vous essuie le visage lorsqu'il se couvre de larmes. Par compassion. Silencieuse. 

Encore aujourd'hui.

Savaient-ils?

Quel importance puisque vous voilà de nouveau à terre. A genoux. Blessé à mort par la flèche de l'amour. Parfois, elle manque le coeur et perce l'outre de la passion qui s'écoule alors, bien trop vite. 

La votre est tarie.

Vous vous échinez à briser la hampe. La cicatrisation est à ce prix. Votre fontaine de jouvence fera le reste. Une nouvelle fois.

La honte vous étouffe. 

Vous vous saviez monstrueux, vous vous découvrez blasphémateur. Vous qui n'êtes même pas croyant!

Une chanson, païenne, vous revient en tête, lancinante. Vous n'en aviez jamais compris le sens.

 

Je veux que mes enfants s'instruisent à mon école

S'ils ressemblent à quelqu'un autant que ce soit moi

Après ils s'en iront adorer leurs idoles

Et vivre leur destin où bon leur semblera

 

A chacun son modèle. Son Grand Homme.

Son Dieu?

Son héros, pour le moins.  

Publié dans Le feu.

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