Le sonnet.
Le froid et la neige reviennent sur le pays. Malgré les chutes et les engelures, vous les avez toujours accueillis avec impatience. Jamais l'astre solaire, pourtant source de vie, n'a été votre ami. Ses rayons vous brûlent plutôt qu'ils ne vous chauffent. La moiteur, la chaleur vous insupportent.
Vous n'y goûtez aucun plaisir. Vous estimez, très prosaïquement, qu'il est plus aisé de s'habiller chaudement pour profiter des paysages enneigés en toute quiétude que de se baigner régulièrement ou de s'asperger d'eau froide, vite évaporée, afin de tenter, à l'instar des Danaîdes, de lutter contre un état quasi fiévreux qui vous indispose.
Mortellement touché
Par un automne conquérant
L'été saigne d'un ichor brûlant
Dans ses prairies ensoleillées
Son fidèle écuyer
De glace et de vent
De bonnets et de gants
L'hiver, peut arriver
Viens printemps jouisseur
Accompagne ton ami le bonheur
Que le monde puisse renaître
Viens printemps bourgeonneux
Que la vie puisse se repaître
De ton destin vertigineux
Votre tonneau à vous n'est, bien heureusement, point sans fond puisqu'il s'agit de la cafetière.
Il est temps. Revenez sur terre. Vos amis vont arriver, allez puiser l'eau pour qu'ils n'attendent pas.
De toutes façons, vous ne ferez pas mieux aujourd'hui.
Votre part sombre garde pour elle tous ces mots inspirés par votre imaginaire.
Leur richesse restera dans l'ombre.
A côté de vos sentiments.