Le personnage.

Publié le par La nonyme.

fifty-pathoms-copie-1.jpgAu cours de vos pérégrinations de la journée, vous avez rencontré Bob.

Un vous ne savez quoi vous a envahi.

De la fraîcheur?

Vu l'âge du bonhomme, 87 ans, ça doit être autre chose.

Un souffle épique. Une envie de croquer la vie.

D'écrire. 

De vivre. 

Vous vous retrouvez vingt ans en arrière, dans votre jeunesse. Au temps où vous jouiez aux jeux de rôle, où vous alliez dans les salles obscures découvrir le dernier opus de l'homme au permis de tuer, où vous rêviez avoir son charme, son charisme, sa force, ses gadgets, ses femmes éprises.

Bond. James Bond.

Une musique vous revient: "live and let die"...

Tenterez-vous de plaggier Ian?

Pas nécessaire. La vie de Monsieur Maloubier n'est pas une fiction, c'est pour ça qu'elle est belle.

Il vous raconte que le début de l'aventure fut son engagement dans le SOE (Special Operations Executive) créé par Winston Churchill, entre deux cigares, en juillet 1940 afin de saboter et de désorganiser les armées allemandes partout en Europe.

Il n'a que 19 ans.

 

Ohé saboteur attention à ton fardeau, dynamite!

 

Vous, à cet âge là, vous vous enferriez dans votre petite vie cotonneuse. Bien aussi puisque ça voulait dire que le pays connaissait la paix!

Merci Bob.

Le jeune officier, il quittera l'armée britannique avec le grade de Capitaine, est blessé à deux reprises. Il recevra pour ces actes, la décoration, ô combien prestigieuse, du DSO (Distinguished Service Order). Il est un des deux derniers, encore en vie, à la porter.

 

Il est parti soldat

Quand y reviendra de la guerre

Ils prendront une maison

Elle sera la caissière

Et lui, sera le patron

Que la vie sera belle

Ils seront de vrais pachas

 

Non.

Pas de ça avec Bob!

Il était, à 22 ans, comme il le dit lui même, "un agent chevronné". Il s'engage donc dans les services secrets français, au Service de Documentation Extérieure et de Contre-Espionnage (SDECE), l'ancêtre de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE). Pour 10 ans.

Le temps pour lui, alors instructeur au 11ème Choc (groupe opérationnel du SDECE), de rencontrer l'Enseigne de vaisseau Claude Riffaud, comme lui ancien commando et passionné des nuatatori italiens, et de fonder l'unité des nageurs de combat français qui depuis a fait la gloire des Opérations Spéciales françaises.

Il poursuivra sa carrière en Afrique, parlant avec nostalgie de ses camarades, Violette et les autres, tombés au champ d'honneur,  exerçant divers métiers, surtout de protection et de sécurité, dans plusieurs grands groupes français expatriés. Il assistera même au début de la guerre du Biafra.

A 63 ans, il goûte une retraite bien méritée et écrit, comme "un écrivain du dimanche qui n'aura jamais le Goncourt" avoue-t-il lui-même.

Pas besoin de talent quand sa vie est un roman, n'est ce pas Monsieur Maloubier?

 

 La vie, c'est l'action. La retraite c'est la mort!

 

Paroles d'aventurier.  

 

(cette page est tirée d'une dépêche AFP du 7 janvier 2011)

Publié dans L'eau.

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