La fraternité.

Ce matin, dans votre véhicule, pour reprendre une de vos expressions favorites, tirées d'une série Arthuro-humoristique bien connue, "vous en avez gros!"

Une femme, déficiente rénale, sous dialyse trois fois par semaine, attend une greffe de rein pour retrouver une vie normale. Elle n'est pas la seule, vous devez bien l'admettre. Cette femme, digne, a un demi-frère biologique, ils ont le même père. Ce frangin, pourtant volontaire, ne peut pas lui donner un rein. Ils ne sont pas compatibles? Le rein de monsieur n'est pas assez efficace? L'hôpital de la région n'a pas les installations pour effectuer l'opération? Le chirurgien a une incapacité soudaine?

Pour toute autre raison médicale ou technique? 

NON. 

La raison est purement et simplement ad-mi-nis-tra-ti-ve! 

Ils doivent amener la preuve qu'ils sont frère et soeur!

Mais attention pas la preuve biologique, celle là ils la possèdent, non la preuve ECRITE: leur père doit reconnaître son fils, chose qu'il n'a pas fait à la naissance et que désormais, un autre, l'époux de sa mère, a fait à sa place. Cette décision est irrémédiable, sans issue. Règlementaire. Froide.

Sans espoir.

La pauvre malade n'a plus qu'à s'inscrire sur une liste d'attente comme des centaines d'autres personnes du groupe sanguin O-.

Vous lui laissez la conclusion:

"Notre société nous enlève tout, même le droit de donner!"

Oui, vraiment, vous en avez gros!